Dans le cadre des actions académiques de formation continue, thématique « Défense, mémoire et citoyenneté », le trinôme académique (Ministère des armées, Éducation nationale, Association des auditeurs de l’Institut des hautes études de défense nationale) organise en 2024-2025 un cycle de conférences.
La première de ces conférences portera sur les « Les origines de l’enseignement de défense: l’École et la défense nationale de 1792 à 1997 », le mardi 5 novembre à 18h, sur le site INSPE de la Charente.
Résumé
La loi du 28 octobre 1997 met en place un « enseignement obligatoire » des « principes et (de) l’organisation de la défense nationale », enseignement ayant « pour objet de renforcer le lien armées-nation tout en sensibilisant la jeunesse à son devoir de défense ». Cette « éducation à la défense » trouve ses origines dans les projets d’éducation élaborés dans le contexte de la guerre que mène la Première République contre l’Europe coalisée, pour défendre la Révolution. Ainsi les projets scolaires intègrent-ils une forte dimension civique (connaître et défendre la constitution), et militaire (introduction d’exercices militaires dans la scolarité), qui se traduit de fait par une participation de l’École à l’effort de guerre. Ces deux dimensions, fondement de l’éducation à la citoyenneté et à la défense nationale, s’affirment tout au long des XIXe et XXe siècle, particulièrement avec les débuts de la IIIe République et avec la mobilisation de l’École lors des conflits contemporains. Cette culture de défense est également présente dans la formation des enseignants, avec l’inscription dans les plans d’études des écoles normales de « l’école du soldat », ainsi que la préparation militaire et le service militaire, mis en place dans cette profession au cours de la période considérée.
Hugues Marquis, Docteur en Histoire, Professeur agrégé (PRAG) à l’Université de Poitiers (Institut National Supérieur du Professorat et de l’Education).